À plusieurs reprises dans ces pages j’ai parlé du réseau des années 1970. Ce n’était pas la première réalisation puisque c’est dès 1964 que commence la réalisation d’un réseau de train miniature. J’ai alors 14 ans et mon frère 12 ans. Nous recevons pour Noël un ensemble d’éléments de la marque Hornby-acho permettant la construction d’un réseau comportant un ovale de voies et trois aiguillages autorisant de réaliser une voie de garage et une voie d’évitement. Un signal lumineux complète l’ensemble. Au niveau du matériel roulant nous recevons la 060 DB avec 2 voitures inox et une voiture Pullman salon-bar CIWL ainsi que quelques wagons de marchandises (tombereau, plat à ridelle, plat à rancher, STEF).
Au départ le réseau sera monté sur le sol de notre chambre et démonté très souvent car nous habitons alors en HLM en région parisienne et disposons de peu de place. Pour cette raison mon père modifie nos lits jumeaux dont l’un se replie et se glisse sous l’autre, pour en faire des lits superposés. Ainsi le réseau peut rester en place sans obligation de le ranger pour se coucher.
Assez vite on se rend compte que les rails souffrent du montage et démontage. Mon père fixe les rails par groupes (quart de cercle, ligne droite...) sur des planchettes de contreplaqué afin de faciliter l’opération d’installation. Mais ce n’est pas la solution. Et puis un vrai train doit être réaliste, posséder des décors…
L’idée d’une installation fixe sur un plateau s’impose assez vite, d’autant plus que les mois passant, nous complétons notre matériel. Toutes les fêtes, anniversaires, sont l’occasion d’un cadeau pour enrichir le train. Comme les jeux sont toujours en commun avec mon frère, cela multiplie les possibilités ! Notre argent de poches également va le plus souvent dans des achats de rails, aiguillages ou wagons.
Aussi, assez rapidement, le réseau comporte-il un deuxième circuit pour faire une voie parallèle, plus de voies de garages et des bretelles de passage d’un circuit à l’autre. Il est temps de tout fixer sur un plateau qui pourra recevoir du décors, être peint, etc. Nous participons à la construction mais c’est notre père qui réalise la structure constituée de contreplaqué vissé sur des cadres en tasseaux rabotés. Le tout est monté sur quatre pieds amovibles plaçant l’ensemble à hauteur d’une table. Il est possible, mais non obligatoire, de tout ranger assez vite en enlevant le matériel roulant et en relevant l’ensemble à la verticale le long d’un mur de la chambre où il est maintenu en place par une fixation. Des planchettes aux quatre coins maintienne l’écartement au mur pour ne pas endommager le décors qui est évidemment entièrement fixé au plateau. En 1966-1967 nous avons alors 3 locomotives : la 060 DB a été complété par la loco-tender à vapeur 131 TB et par la BB 16009, toujours de la marque Hornby-acho qui est alors plutôt de meilleure qualité que Jouef. Nous avions aussi la locomotive diesel de manœuvre C 61006 de la marque. On peut par exemple consulter ce site consacré à Hornby-acho.
Très vite nous réalisons que l’on peut par nous même réaliser certains éléments ce qui représente des économies substantielles pour acheter ce que nous ne pouvons pas faire nous même. Et puis il y a la joie de produire quelques chose de ses mains. Aussi les heures de loisir sont-elles occupées à la réalisation de maisons, gares, arbres, poteaux télégraphiques,... Les première réalisations sont vraiment très naïves mais il faut bien un début.
Nous nous risquons aussi à des réalisations plus techniques comme des dételeurs et aussi 2 wagons de marchandises. Les matériaux sont souvent le carton mince (que l’on trouve dans les chemises neuves pour les tenir), le plastique d’emballage, la boîte de conserve. Nous étions assez fier de notre invention de dételeur. Nous avions en effet mis au point un système très simple à fabriquer qui permettait le dételage des wagons lors d’un refoulement dans une voie de garage et n’avait pas d’action lors du mouvement inverse pour reprendre la rame. Lorsqu’on considère le prix d’un dételeur Hornby électro-magnétique, nous pouvions être satisfaits de notre idée qui a permis d’équiper chaque voie de garage et ainsi de réaliser des manœuvres passionnantes.
J’ai toujours du mal à jeter quelque chose : « cela peut servir ». Sans doute je garde cela de cette époque où les moyens étaient modestes. Toujours est-il que j’avais il y a quelques jours encore la plupart des maquettes du décors de cette époque ! Inutile de dire que cela a vraiment vieilli ! Cherchant à faire des rangements et gagner de la place (on n’en a jamais assez !) je me suis résolu à m’en débarrasser et ce qui m’a donné le courage de le faire c’est d’en garder le souvenir par ces quelques photos que je mets en ligne. Ainsi elles ne disparaissent pas totalement et témoignent de l’ évolution de cette passion depuis cette époque.