N’ayant que peu de temps pour travailler sur le réseau lui-même en ce moment je me suis replongé dans la mise au point du pont tournant ce qui nécessite surtout un travail de réflexion sur le papier et des bricolages rapides à la table.
Petit historique du pont.
Sur mon grand réseau des années 70, un dépôt de machines à vapeur était prévu. C’est la dernière réalisation qui était en cours avant l’arrêt du travail sur ce réseau. Le plan du dépôt avait était réalisé à partir de la série d’article de Jean Gillot publiée par Loco-Revue et re-publiée depuis sous forme de numéros hors série. Plusieurs maquettes pour équiper le dépôt ont été déjà réalisées (voir les articles historiques) à l’époque et surtout la structure du pont tournant et sa mécanique de commande étaient opérationnelle. La construction du pont lui-même a été réalisée par mon père par usinage dans la masse d’une barre d’acier ainsi que différentes pièces pour le roulement du pont. J’avais réalisé avec mon frère la motorisation comportant un moteur électrique à courant permanent et une réduction de vitesse par engrenages. Le moteur avait été récupéré sur une voiture-jouet hors d’usage (revanche du rail sur la route !) quant aux engrenages ils proviennent d’une vieille caméra Pathé-baby et d’une sorbetière ! Dès les années 70 le principe d’un positionnement précis à distance en face de chaque voie avait été décidé. Le principe retenu était un asservissement du moteur par un potentiomètre indiquant la position du pont. La précision doit être de l’ordre de 0,25 mm à l’extrémité du rail du pont afin qu’une locomotive puisse passer sans dérailler. Ceci nécessite un potentiomètre précis. J’ai imaginé à l’époque la construction de ce potentiomètre moi-même : c’est le pont lui-même qui porte un curseur frottant sur un fil résistant bobiné. Le potentiomètre a donc un diamètre égal à celui du pont (environ 300 mm). J’avais bobiné moi-même le fil résistant à spires jointives sur une bande de Formica fermée en anneau. Une fois le fil enroulé, la surface a été enrobée dans de la résine (Araldite) sauf bien sur sur la surface de contact qui a au contraire été décapée au papier à poncer fin. Pour faciliter cette fabrication j’avais réalisé en Meccano une machine spécifique qui assurait l’enroulement automatiquement à spires jointives sur la couronne isolante tout en faisant tourner cette bande isolante circulaire autour de son centre. Il y a quelques milliers de tours de fil à effectuer cette construction en valait vraiment la peine.
Un montage électronique à base d’un amplificateur opérationnel (AOP) assurait l’asservissement du moteur. Le µA741 très classique a été utilisé. Il compare la tension donnée par le potentiomètre du pont à une tension de référence fixé sélectionnée en fonction de la voie vers laquelle le pont doit s’arrêter. La moindre différence est amplifiée par l’AOP qui délivre en sortie une tension (positive ou négative) amplifiée en puissance pour faire tourner le moteur. La sélection de la tension se réalisait par un ensemble de boutons poussoirs avec de nombreux contacts sélectionnant une tension ajustée par avance par des potentiomètres (eux aussi bobinés maison). Une grande longueur de fils devait relier le pupitre de commande au pont lui-même. Avec le recul, un tel système aurait présenté des problèmes de précision. La moindre fluctuation de tension aux bornes du potentiomètre occasionne une perte de précision dans le positionnement. On travaille avec des tensions de l’ordre d’environ 20 mV. Si le principe de base a été conservé, des aménagements ont été apportées dans la version actuelle.