La construction des viaducs (voir cet article) nécessite une bonne surface de parements imitant la pierre de taille. Je pourrais bien sûr acheter des plaques toute faites mais j’ai eu envie de réaliser moi-même ces pierres. La technique que je veux utiliser est celle de la gravure dans du Dépron® (nom commercial pour des plaques de polystyrène extrudé utilisé contre l’humidité sur les mur). Ce matériaux est facile à travailler et présente une texture de surface fine qui, après peinture, imite bien la pierre. On le trouve en 3 mm et 6 mm. Pour les viaducs j’ai prévu de recouvrir avec des plaques de 3 mm. Le principe de base de la gravure est simple : avec une pointe on tire des lignes horizontales équidistantes pour représenter les joints horizontaux, puis dans le sens perpendiculaire on fait des traits interrompus pour les joints verticaux. Je passe à peu près 45 mn pour une plaque de 20 cm sur 10. Vu la quantité à réaliser je me suis mis en quête de techniques aptes à accélérer le travail, d’autant plus que j’ai par ailleurs des entrées de tunnels, des murs de soutènement, etc.
Le point le plus long dans la gravure, ce sont bien sûr les joints verticaux. J’ai entrepris la fabrication de peignes en différentes tailles afin de graver une ligne d’un seul coup. Les photos parlent d’elles-mêmes quant à l’idée de base.
Ces peignes ont été réalisés par photogravure dans du laiton de 0,3 mm dans une plaque de 250 x 125 mm. Tant qu’à faire de la gravure, j’ai réalisé d’un coup 3 peignes pour 3 hauteurs différentes de pierres : 3 mm, 2,5 mm, 2 mm.
La gravure est réalisée en double face. Comme pour les circuits imprimés j’imprime en forçant le noir sur un calque avec une imprimante à jet d’encre. Les 2 feuilles de calque correspondant au recto et au verso de la plaque à graver sont collés ensemble en périphérie sur trois côtés par du ruban adhésif en s’assurant de la parfaite coïncidence des dessins. Cela forme ainsi une pochette dans laquelle on glisse la plaque de laiton sensibilisée. L’ensemble est insolé aux UV sur une face et ensuite on retourne la pochette et son contenu (sans faire glisser la plaque à l’intérieur ! ) pour faire la seconde face. Je n’ai rien inventé : tout cela est clairement expliqué sur le site de Micro-Modèle.
À noter que j’ai d’abord fait un essai de gravure d’un peigne similaire dans du bronze phosphoreux présensibilisé disponible sur le site de Micro-modèle. Lors d’un échange téléphonique, le propriétaire du magasin m’avait prévenu que la gravure de ce métal est particulièrement difficile et qu’il fallait vraiment aider en agitant le bain de gravure. En fait je n’ai rien obtenu du tout : le bronze n’a pas semblé vraiment attaqué par le persulfate d’ammonium même à 50°C et après plus d’une heure dans le bain ! Sans doute faut-il utiliser un autre agent de gravure qui attaque le bronze. Je n’ai pas insisté et j’ai finalement réalisé mes peignes en laiton. Si ce métal s’avère trop mou je peux tenter le maillechort.