La gare de Clérieux s’est développée dans une zone basse et plate située en contre-bas du village. Afin de gagner un peu de place pour la gare et surtout pour la zone de débord, la montagne a été rabotée ce qui a donné lieu à une paroi rocheuse abrupte. Dans le virage de sortie de la gare, avant le tunnel, le terrain était plus friable et il a été prudent de construire un mur de soutènement. Il résulte de cette histoire que le fond de la gare de Clérieux est bordée par une barre rocheuse d’environ 11 mètres de haut surmontée par la voie qui longe le village après une grande boucle.
Je souhaitais pour réaliser ces rochers continuer à utiliser la technique de la pâte à papier. Comme je l’ai déjà exprimé, j’aime mieux travailler ce matériau plutôt que le plâtre. Le principal inconvénient de la pâte à papier est sa rétraction au séchage. C’est sans grande conséquence tant qu’on ne l’utilise pas en grande épaisseur mais pour cette réalisation je souhaitais un certain relief dans les roches, ce qui aurait demandé une épaisseur importante de pâte. J’ai procédé en deux étapes :
— réalisation d’un support de fond en polystyrène expansé (récupération d’un vieil emballage) ;
— enduction sur ce support de pâte à papier très ferme.
Cette technique présente certains avantages. La première étape fournit une base rigide pour recevoir l’enduit. On peut sculpter les plaques de polystyrène pour donner aux rochers leur forme à un certain niveau d’échelle, disons les détails de l’ordre de 50 cm des roches réelles. L’enduit de pâte à papier permet ensuite d’apporter les détails d’un niveau inférieur correspondant à la texture plus fine de la pierre. La séparation en deux opérations simplifie le travail et entre les deux étapes on peut facilement apporter des corrections. La pâte à papier doit être très ferme si l’on souhaite rendre un aspect rugueux. Si c’est trop liquide, la surface se lisse et l’on n’obtient pas la texture recherchée.
Après 3 ou 4 jours de séchage on peut peindre la roche. J’ai commencé par faire une couche de fond uniforme blanc cassé (blanc + une pointe de noir + une pointe de jaune) avec le but de représenter une roche plutôt calcaire comme dans le Vercors. Un lavis avec une peinture noire très diluée (eau sale !) a été appliquée ensuite pour foncer les creux. L’effet rendu ne m’a pas convaincu. La couleur trop blanche n’évoquait pas la roche. J’ai alors repassé au pinceau une couche de gris un peu plus foncé tout en laissant apparaître des zones blanches sur les relief éclairés. Puis j’ai tamponné avec une brosse un peu dure et de la gouache noire pratiquement sèche pour donner la texture.
Après séchage j’ai encollé à la colle à bois les parties horizontales du rocher et saupoudré de flocage. Des touffes de plusieurs tailles et couleurs ont enfin été collées individuellement dans les anfractuosités.