Titre les Trains du tertre
C05 — Une grue de quai du PLM
jeudi 21 janvier 2021
À l'occasion des fêtes j'ai reçu en cadeau plusieurs petits kits qui vont contribuer au décor du réseau. Je présente ici le montage de la grue de quai produite par Production Ludo Modélisme.
C'est un bien joli modèle très fin et très réaliste. Ayant déjà monté quelques kits pour le décor je doit dire avoir été surpris par celui-ci que je pensais bien plus facile à réaliser. Je vais présenter les difficultés que j'ai rencontrées et comment je me suis sorti d'affaire pour les passages difficiles. En tout cas le résultat est à la hauteur ! Il faut de la persévérence et du calme. Lorsqu'on arrive au bout, après quelques doutes, on est heureux d'avoir surmonté les épreuves et l'on a apris. Je conseille de s'installer sur une surface lisse et claire pour manipuler les petites pièces en laiton que l'on peut perdre très facilement vue leur taille. Les plus petits éléments comme les anneaux du palonnier peuvent ne pas être mis en place si l'on n'y arrive pas, mais c'est sans risque d'essayer et alors quel plaisir lorsqu'on y arrive !
Le kit est principalement composé d'éléments réalisés par impression 3D. On admire la finesse de réalisation : les roues dentées ont toutes leurs dents, tout le mécanisme de levage est reproduit (mais non fonctionnel). Le corps du bâtis est en une seule pièce et illustre bien l'intérêt de l'impression 3D. Aucune des pièces n'auraient pu être réalisée ainsi par moulage.
Une plaquette de pièces photogravées en laiton est également fournie avec des tiges de laiton afin de réaliser le tirant qui retient la flèche.
Les explications de la notice de montage sont très claires. Ici le tirant en cours de soudage.
Le kit comporte ce judicieux gabarit qui facilite grandement la construction du tirant.
La notice nous met en garde : les pièces sont aussi fines que fragiles ! Ce n'est pas faux ! On nous indique qu'il faut percer les trous à 0,8 mm pour l'axe d'articulation de la flèche et pour celui du tirant. J'ai utilisé comme indiqué un forêt de 0,8 mm tenu dans un mandrin à main. Banir absolument la mini-perceuse pour cette opération ! Les deux trous de fixation du tirant (en haut du bâtis) ont pu être ainsi alésés au bon diamètre. La même opération pour les trous du bas pour la flèche ont été plus dramatiques ! Il ne s'agissait pas d'un simple alésage mais bel et bien de percer les deux trous qui étaient à peine marqués. C'est assez curieux du reste car l'impression 3D du modèle est particulièrement fine et tous les autres détails sont très bien venus. On voit que l'imprimante 3D est de qualité mais ces trous là étaient obstrués. Malgré tous mes efforts pour avoir la main légère, j'ai fait éclater le plastique. C'est vraiment très cassant. J'ai pu réparer le problème en recollant à la cyanolyte l'éclat du côté droit. Du côté gauche la casse a produit plusieurs éclats minuscules que je n'ai pas pu tous retrouver. J'ai réalisé un pansement avec une petite pièce en laiton collée dans le bâtie et percé à 0,8 afin de recevoir le pivot de la flèche de ce côté là. Sur le modèle terminé il faut vraiment le savoir pour distinguer la réparation. En tout cas je vois dans cette expérience les limites de l'impression 3D malgré tous les avantages qu'elle présente. Le plastique qu'utilise les imprimantes est à ma connaissance bien plus fragile que certains plastiques utilisés en moulage.
Autre petit problème que j'ai évité en enticipant. Je pense que le diamètre de 0,8 mm est bien trop gros pour l'axe de fixation du tirant en haut sur la flèche cette fois. redoutant là aussi de briser le plastique en alésant le trou j'ai préféré ne percer qu'à 0,5 mm en utilisant ensuite un morceau de fil de laiton de 0,5 mm.
Notons aussi que la notice nous invite à rogner une partie du plastique au niveau de la fixation de la flèche et à limer la patte de fixation en laiton correspondante afin qu'elle puisse trouver sa place. Inutile de dire que j'ai eu quelques craintes pour la découpe du plastique après mes premiers déboires. Cette petite erreur dans les pièces seront sans doutes corrigées lors d'un prochain tirage du modèle.
Je pensais avoir laissé derrière moi le plus difficile mais d'autres obstacles m'attendaient ! Dans le kit figurent deux anneaux pour la fixation de la chaîne a ses extrémités. Ces anneaux sont dans un acier dur d'une excellente qualité et de plus ils sont minuscules ! Ma pince coupante n'a pas réussi à couper le petit anneau et lorsque j'y suis enfin parvenu en sciant longuement avec une lame de scalpel, il a sauté et je ne l'ai pas retrouvé ! Fort heureusement les anneaux de la chaîne peuvent s'enfiler directement dans le pendule d'accrochage. Je me suis donc passé de cet anneau intermédiaire à peine plus gros que ceux de la chaîne. La différence n'est pas vraiment visible.Nous parlerons de l'autre anneau plus gros lors du montage du palonnier.
Le palonnier ne s'avère pas non plus des plus faciles à monter. La photo montre l'extrémité d'une des deux poutres en I. Elle porte des anneaux que l'on voit de face. Leur diamètre extérieur est de 1 mm précisément. Ludo Production place la barre très haut ! En même temps si l'on arrive à souder ces détails, il sont visibles une fois le modèle monté. Fort judicieusement le kit propose nettement plus d'anneaux que nécessaire. J'au dû en perdre 2 ou 3. Il y a deux façons de perdre des petites pièces : lorsqu'on saisi la pièce avec une brucelle trop au bord de l'objet, il peut glisser et sauter n'importe où dans la pièce, parfois très loin. Vu le diamètre, c'est peine perdu de le chercher. Et puis il y a les disparitions mystérieuses, on détourne un bref instant le regard de la brucelle portant l'objet que l'on tient franchement et puis lorsqu'on regarde à nouveau il n'y est plus car on a légèrement relâché la pression. On s'imagine le trouver juste en dessous à quelques centimètres sur la table, mais non ! Je suis souvent étonné de voir comment des objets aussi minuscules peuvent rebondir loin. Il m'est parfois arrivé d'en retrouver à une distance qui me semblait impossible à atteindre de prime abord.
J'ai un moment pensé ne pas mettre ces anneaux en place et puis j'ai fini par me décider en sortant ma loupe binoculaire (celle avec laquelle je soude mes leds CMS de 1,6 mm de long).
Voici un des anneaux du palonnier sous la loupe binoculaire. Sont diamètre extérieur ne fait que 1 mm.
Toujours sous la loupe binoculaire l'installation d'un morceau de chaîne dans l'anneau. Ça aussi c'est un moment grandiose ! Il faut fendre un anneau (heureusement moins dur que les deux anneaux séparés) avec la lame d'un scalpel fin, le passer dans l'anneau soudé à l'extrémité du palonnier, puis le refermer par serrage à la brucelle. Tout ceci devient faisable avec le grossissement 20 x de la loupe. Ds qu'on voit ce qu'on fait c'est bien plus facile !
Voilà le palonnier assemblé. Il va être suspendu au second anneau fourni à part dans le kit et que je vais tenter d'ouvrir et ne pas perdre ! Je suis encore plus prudent que pour le premier anneau j'arrive par sciage à couper l'anneau avec une lame de scalpel en acier, à l'enfiler sur l'extrémité libre de la chaîne et à le refermer. On progresse en faisant ! Petite vérification pour l'installer sur le crochet et là, il ne se place pas correctement, l'anneau est un peu trop petit et reste sur le bout du crochet ! La photos sur la notice montre du reste très bien que l'anneau fourni est trop petit et devrait avoir un diamètre intérieur similaire à celui du crochet. Pas vraiment grave. Je laisse (en souvenir) l'anneau mis en place à grand peine et j'en confectionne un autre dans un fils de laiton de 0,5 dont je soude ensemble les extrémités.
La construction est presque achevée. Les panneaux porte-étiquette sont soudé sur le tirant. Ils vont recevoir les décalcomanies après peinture.
Pour la peinture j'applique à l'aérographe une couche de peinture d'accrochage
Toujours à l'aérographe une couche de peinture acrylique de couleur gris-rouille est pulvérisée. La chaînette aussi est peinte et je la manipule avant séchage complet pour lui redonner un peu de souplesse et décoler les maillons les uns des autres.
État de la grue après passage à l'aérographe. Il reste à mettre les décalcomanies et peindre les pavées de la base.
Dernières touches de peinture au pinceau fin. Trace de rouille et aussi tâches noirâtres de graisse sur les engrenages et aux articulations. Voilà la grue terminée ! Elle prendra place dans la gare de Villard d'Avers le jour venu. Ce n'est pas un kit très facile à monter si l'on n'utilise pas une forte loupe binoculaire. À part de petits détails, la conception ne me semble pas en cause, c'est plutôt par le respect du détail et un niveau d'exigence élevé que l'on peut rencontrer des difficultés. La notice est en tout point très claire et les conseils pertinents.

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