Mon condisciple Pierre vient de me donner trois locomotives Jouef suite à un départ en retraite d’un de ses collègues. La première à laquelle je me suis intéressé pour une mise à niveau est le locotracteur Y51130. J’ai récupéré l’objet en pièces détachées. Quelqu’un avant moi avait sans doute commencé à le remettre en état de marche. Le modèle ne figure pas parmi le haut de gamme de chez Jouef. Il date sans doute des environs de 1995 et fait très jouet. J’ai cependant été tenté de voir ce que je pourrais en faire. Il est sympatique ce petit locotracteur et de plus, je n’ai aucun engin de ce type.
Pas mal de chose à revoir cependant ! Au niveau mécanique, le moteur 5 pôles Jouef porte une poulie qui en entraîne une autre de même taille par le biais d’une courroie en caoutchouc. La démultiplication est donnée par une vis sans fin et un pignon sur chaque essieu. Dès les premiers essais la courroie a montré son incapacité à assurer l’entraînement car le caoutchouc vieilli est devenu trop rigide et glisse sur les poulies. Le bracelet va d’ailleurs casser très vite ! Dommage que Iprod ne fasse pas de kit de re-motorisation pour ce modèle ! Je décide de remplacer les poulies par un couple de roues d’engrenages. Dans mes réserves je trouve différentes roues au même module (qui peuvent donc engrener ensemble) et qui pourraient convenir. J’aurais souhaité introduire une diminution plus importante de la vitesse, mais la place m’interdit de mettre une roue trop grande. Bien que réduite environ par deux par rapport au modèle d’origine, la vitesse de pointe de mon locotracteur reste encore trop élevée avec le couple d’engrenages que j’ai retenu.
Au niveau de la caisse, la vis de fixation, qui tient également l’attelage arrière, a fait éclater le plastique de sorte que la caisse n’est plus fixée au châssis. Comme je dois aussi changer l’attelage universel pour un attelage Kadee, je refais cette fixation en collant un petit tube de laiton dans le plastique de la caisse. La vis M2 qui tient l’attelage se visse dans ce tube et remplace avantageusement la vis d’origine.
Le modèle Jouef devait, à l’origine, posséder des feux blancs à l’avant avec une ampoule. De cet éclairage subsiste seulement le conduit de lumière. Il est facile de placer une led de 3 mm au foyer du conduit pour restituer l’éclairage. Il n’y a pas de problème de place pour loger la résistance obligatoire en série. J’utilise une led ø 3 mm bicolore blanc/rouge à 2 électrodes qui donne directement l’inversion des feux. Au niveau électrique j’ajoute comme toujours aux bornes du moteur une diode Transil de 33V pour absorber les étincelles éventuelles aux rails.
La décoration de la caisse et du châssis étant un peu grossière, je décide de repeindre l’engin. Je ne suis pas encore totalement équipé pour un travail très fin de ce genre. En particulier n’ayant pas de produit de masquage je renonce à utiliser l’aérographe et tente le travail avec des pinceaux fins. Il faut dire aussi que je ne souhaitais pas non plus passer trop de temps sur ce matériel dont les qualités resteront de toute façon modestes. J’ai donc repeint en vert clair toute la caisse en m’inspirant de photos du locotracteur réel trouvées sur le WEB. J’en profite pour mettre en rouge les plaques d’immatriculation ainsi que les traverses avant et arrière. Les plaques d’immatriculation moulées en plastiques avec la caisse sont en relief ce qui me permet de passer en blanc les inscriptions sans trop de difficulté. J’applique une patine sur l’ensemble de la caisse et du châssis en réalisant des salissures et des taches de rouille légères à l’aide d’un pinceau très fin.
Enfin j’équipe la cabine de vitres découpées dans une feuille transparente pour rétroprojecteur. Ce dernier point contribue énormément à améliorer la silhouette de l’ensemble.
Au final après les premiers essais en ligne, je constate que la prise de courant qui se fait par les deux essieux n’est pas si mauvaise que cela. Je pense que c’est grâce à un certain jeu dans les paliers qui font que les essieux peuvent légèrement osciller en s’appuyant sur la vis sans fin. Les lames de contact pour la prise de courant assurent une légère suspension. On n’a donc pas un système à 4 points d’appui mais à 3 points de sorte que toutes les roues portent bien sur les rails.
La force de traction m’a étonné ! Il y a un lest de plomb d’origine, mais pas de bandages et je ne m’attendais pas à le voir tracter sans problème une dizaine de wagons de marchandises. Son service se limitera sans doute à bouger quelques wagons dans la gare, par conséquent il est bien adapté à son futur service. Il y aurait bien d’autres améliorations à faire sur l’aspect extérieur en utilisant des pièces plus fines pour les équipements.