À 10 ans je quittait l'école communale de Clérieux pour rentrer au collège. Notre petit village n'ayant ni collège ni lycée, je devais me rendre à la ville la plus proche, Villard d'Avers. Le moyen le plus simple, le plus sûr et le plus économique (1), c'était par le train bien sûr, d'autant plus que le collège se tenait non loin de la gare. Le matin je montais dans le train de 8 h 22 qui m'amenait à Villard d'Avers à 8 h 27, ce qui était parfait pour les débuts de cours à 8 h 30. Le midi je mangeait à la cantine et le soir les cours finissant à 17 h j'avais tout mon temps pour prendre le train de 17 h 29. J'avais même un peu de répit pour me détendre et rigoler avec mes copines. J'étais en gare de Clérieux à 17 h 35 précisément ; les retards étaient très rares ! Le temps de parcours était un peu plus long pour le retour à cause de la déclivité défavorable dans ce sens. J'ai retrouvé un billet de chemin de fer de cette époque au fond d'un tiroir. Ce n'était pas un billet à moi mais à une copine.  J'aimais ces tickets dont le carton brun-jaunâtre était épais et j'admirais la force du composteur capable de le perforer d'un coup, sans effort apparent du contrôleur. C'est sans doute pour cela que j'en ai conservé un si longtemps !

(1) les enfant des cheminots ont le transport par train gratuit. Pour être en règle Ils doivent présenter au contrôleur une carte d'Ayant droit.