Souvenirs
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Sur les hauteurs
J'ai raconté dans un précédent récit comment chaque année un jeune agneau devenait ma mascotte. À chacune de mes promenades, lorsque je passais devant la bergerie à La haute Béraude, j'appelais mon agneau et comme je l'avais apprivoisé il me suivait dans ma promenade. Il nous connaissait bien Annie et moi et se comportait vraiment comme un petit chien. Il nous suivait sur 1 km environ et puis, au niveau des Petites Lauzes il revenait tout seul à la bergerie. Nous pouvions marcher facilement deux heures en continuant par le chemin après la bergerie. Le chemin montait en effectuant des zig-zag et, plus haut, devenait un simple sentier. Nous avions une vue d'ensemble qui nous permettait de dominer la vallée. Tout le village de Clérieux s'étalait sous nos yeux et nous pouvions à peine reconnaître les habitants qui marchait dans les rues. Le train omniprésent ressemblait alors à un jouet miniature avec son décors merveilleusement détaillé. D'une certaine manière, par mes récits, j'ai contribué à donner l'envie à mon ami Philippe de représenter sur son réseau miniature mon village de Clérieux.
Nous arrivions au point culminant de notre promenade, Le Pas des Lauzes. Nous n'étions pas autorisées à aller plus haut car pour cela il aurait fallu franchir quelques passages délicats. Il y avait là une croix sur un socle en pierre qui nous servait de siège. Nous faisions une pause pour prendre notre goûter avant de redescendre. Pendant cet arrêt nous aimions voir les trains disparaître dans le tunnel sous la montagne. Nous attendions avec plaisir leur apparition un peu plus loin à la sortie de la grande boucle de La Combe-Vache. Nous ne nous lassions pas de ce spectacle simple. La ré-apparition obligatoire et prévisible après une durée bien déterminée nous amusait et nous fascinait. Les sons montaient de la vallée et le sifflet de la locomotive à chaque entrée de tunnel s'entendait très clairement. Lorsque le temps le permettait, la vue était très dégagée et nous pouvions même apercevoir au loin le dépôt des locomotives à vapeur où travaillait mon père. Les panaches des locomotives fumant devant la rotonde s'élevaient dans le ciel bleu.
Le sifflet du train de 19 h 11 en direction de Villard d'Avers puis Gap signifiait pour nous qu'il était temps de redescendre. Nous étions ainsi à la maison vers 20 h 15. Ceci pendant les mois d'été. Lorsqu'il nous arrivait de faire une marche alors que les jours sont plus courts, nous devions revenir au signal du train de 17 h 17. J'aimais bien cette promenade d'autant plus que nous n'avions pas à revenir sur nos pas. Le chemin de retour continuait sur l'autre versant. Après avoir traversé Le Bois de la Vache le sentier coupait la route des Combes et nous ramenait à Clérieux par l'autre bout du village en passant par le Champ-Épine qui domine la gare. Nous retrouvions plus bas la route des Combes au niveau du viaduc, au lieu-dit Le Gué par un sentier descendant assez raide. Dès lors nous étions pratiquement rendues au bourg. Inutile de dire qu'après ces journées au plein air nous dormions sans broncher d'une traite jusqu'au lendemain !
mercredi 4 décembre 2013
Le chemin qui monte vers La haute Béraude.
Nous croisions de paisibles troupeau lors de notre montée.
Le sentier arrive au Pas des Lauzes ou se trouve un calvaire dont on aperçoit la base à droite.
La vue depuis le Pas des Lauzes permet d’embrasser toute la vallée.
Sur les hauteurs de belles prairies tapissent la montagne.
Le retour se faisait par une petite route, la route des Combes
Le Champ-Épines marque le point de retour.
La route des Combes non loin du viaduc.
Le chemin nous propose des paysages variés.
Vue des hauteurs environnantes, le paysage de la vallée évoque vraiment un décors de train miniature. Pour prendre de l’altitude, le train suit la grande boucle de Combe-Vache, marquée ici en jaune. Entre la gare de Vif et celle de Clérieux le dénivelé est de presque 200 m ce qui donne une pente régulière de 25 ‰. Sur la partie droite de la photo, il y a environ 100 m de dénivelé entre les deux portions de voie. Un long tunnel de plus d’un kilomètre permet à la voie de traverser le massif montagneux.