Comme je l’avais dis dans l’article sur la fraiseuse Proxxon que j’ai eu à Noël, la commande comportait également un tour Proxxon PD250/E qui vient d’arriver ! Je suis vraiment satisfait du sérieux de cette marque. Le métal est omniprésent dans la fabrication, pas de pièce en matière plastique risquant de casser. La conception et la fabrication me semblent sérieuses.
Comme pour la fraiseuse, j’ai opté pour une installation semi-fixe. Je n’ai pas assez de place pour consacrer un emplacement permanent à ces outillages. Aussi, même si tous mes outils Proxxon ont un emplacement prévu pour chacun d’entre-eux, je peux facilement libérer l’espace qu’ils occupent si besoin. À cette fin, la fraiseuse comme le tour sont solidement vissés sur une lourde planche de 30 mm d’épaisseur qui par son poids suffit à assurer la stabilité. Chaque appareil possède son support. C’est ainsi facile de libérer l’établi si j’avais un travail à y effectuer.
Une fois réalisé l’installation, j’ai bien sûr procédé à quelques essais de prise en main de la machine. C’est la première fois que j’utilise un tour mais pas la première fois que je fais du tournage. En effet dans le passé j’ai tourné de petites pièces dans le mandrin d’une perceuse avec un outil de fortune tenu à la main. Ainsi tous les balustres de la gare de Villard d’Avers ont été réalisés ainsi à partir de tiges d’aluminium de 4 mm. L’usage d’un tour ne s’improvise pas et le mode d’emploi est bien insuffisant pour pouvoir commencer à faire du bon travail. Ce dernier n’est pas en cause, il n’est pas mal fait du reste, mais il est nécessaire d’acquérir quelques notions de base avant de se lancer. Dès le départ pour passer la commande du tour j’avais ressenti le besoin de procéder à quelques lectures afin de déterminer les accessoires dont je pourrais avoir besoin et même ceux qui sont totalement incontournables. Ainsi, le tour est livré sans aucun outil. Cela se justifie par le fait que beaucoup d’amateurs avertis fabriquent leur propres outils. De même le porte outil fourni en standard est très simple et ne permet pas le réglage en hauteur. La tourelle s’impose assez vite : elle permet le réglage en hauteur de chaque outil ainsi que le changement rapide d’un outil pour un autre sans avoir à refaire les réglages. Sur beaucoup de points le catalogue Proxxon apporte les réponses aux questions que je me posais. J’ai complété en allant butiner sur les forums spécialisés ce qui se disait sur le tournage et sur cette machine en particulier. Quant aux connaissances de base sur le tournage la lecture d’un petit livre m’a été très précieuse (Guide pratique de l’usinage - tome 2, Tournage J. Jacob, Y. Malesson, D. Ricque Hachette Technique). Une série d’articles sur le tournage dans Loco-Revue (n° 589, 592, 600, 603) m’a également été très utile. Ces articles ont été réédités sous forme de deux cahiers dans deux numéros hors série (LR Hors Série Modèles Ferrroviaires n° 2 et 3).
Quel que soit la qualité des ouvrages d’initiation, la pratique est indispensable. Avant de recevoir mon tour, j’ai lu entièrement ces documents, mais l’intérêt de nombreux points m’ont alors échappé. Une relecture de certains passages après les premiers essais m’ont permis d’éclaircir les notions. En fait, des aller-retours entre la pratique et la théorie me semblent indispensables.
Juste pour me faire la main, j’ai commencé par reprendre le boudin d’une roue de wagon pour réduire sa taille. Pour cela il me fallait réaliser un montage particulier pour monter la roue sans l’abîmer. J’ai usiné un lamage en bout d’une barre de laiton de ø10 avec un trou fileté qui m’a permis de visser la roue à usiner avec une vis de 2 mm. Opération réussie. Fort de ce premier succès, j’ai réalisé ensuite entièrement une roue de wagon dans un rond de laiton ø15. Cela m’a permis de me familiariser avec les formes d’outils, les différents montages de la pièce à usiner, les problèmes posés par la reprise de la pièce si on doit la démonter du mandrin, etc. J’ai perçu assez vite l’importance de la fixation du rond qui doit être solidement emmanché dans le mandrin. J’ai tourné également dans du laiton ø4 une pièce qui pourrait être un pied de lampadaire de rue ancien. J’envisage d’en fabriquer une série. Là j’ai découvert que l’outil acheté pour réaliser du tournage de portions courbes ne convenait pas pour mon tour ! L’outil de tournage radial de Proxxon est pour le tour PD230 ou le PD400 mais pas pour le PD250 ! Je n’avais pas fait attention à ce problème malgré toute l’attention portée à ma commande. En fait, cette erreur a été providentielle car Proxxon ne propose pas d’outil équivalent pour mon tour et il ne m’a pas fallu longtemps pour réaliser une cale d’adaptation qui me permet d’utiliser cet accessoire sur le PD250. L’un des attraits de cette activité d’usinage, est la possibilité d’enrichir par soi-même l’ensemble des outils en utilisant ceux que l’on possède déjà.