Pour les trois premières cartes, nous avions mis deux jours pleins pour terminer seulement une carte chacun (Pierre, Jean-Luc et moi-même). J’avais rédigé un article à l’époque. Nous avons modifié légèrement les plans de nos cartes afin de prendre en compte quelques petits problèmes mis en évidence par les tests, pour arriver à la version actuelle dont j’ai réalisé dix exemplaires. Là aussi nous avions fait des réunions de soudage pour réaliser un exemplaire chacun. Et puis ensuite j’ai terminé seul la soudure de mes dix cartes de cantons. Rappelons que chaque carte peut piloter quatre cantons.
Depuis un an déjà mes dix cartes étaient là en attente d’être testées une par une. C’est à présent chose faite. Après une après-midi de travail avec les amis, nous avons assez rapidement trouvé les inévitables petites imperfections de fabrication qui provoque des pannes et à présent toutes les cartes fonctionnent, sauf une qui présente encore un problème sur une des voies. Le plus souvent les problèmes sont des soudures oubliées ou mal faites, ou des pontages par filet minuscules de soudure. Un examen attentif à la loupe et si besoin d’autres investigations avec les appareils de mesure permettent le plus souvent de retrouver rapidement le problème.
Les cartes sont par conséquent prêtes pour effectuer un test en grandeur réelle, c’est-à-dire en les connectant toutes au réseau et pas seulement en les testant individuellement. Pour cela il y avait encore du travail afin de réaliser une installation propre en évitant d’avoir des fils dans tous les sens. J’ai séparé les 10 cartes en deux groupes : un groupe de 6 et un autre de 4. Ces deux groupes se justifient par la séparation en deux tiroirs de toute l’électronique et par la forme en U du réseau. Les groupes ont été réalisés en vissant les circuits imprimés sur des plaques épaisses en plastique. Ce support de récupération assez rigide m’a permis de réaliser un câblage des 6 cartes (et des 4 cartes) de manière à avoir une sorte de module autonome qu’on peut facilement retirer pour examen à l’atelier. Les photos montrent les nappes de fils qui relient ces deux modules au bloc des alimentations. On obtient un câblage relativement propre en liant ensemble les faisceaux de fils avec de la ficelle fine. J’aurai pu aussi utiliser des liens en plastiques vendus pour cela mais je n’en avais pas. Alors j’ai travaillé avec les techniques d’autrefois. J’ai eu l’occasion dans le passé de démonter de vieux ensembles des PTT qui étaient câblés avec cette technique.
J’ai profité de l’opération pour revoir la fixation des fils souples. En effet il est apparu que ces derniers avaient une tendance fâcheuses à prendre du jeu dans les borniers à vis. Le fait est connu des professionnels. Une fixation par vis d’un fil de cuivre multibrin souple n’est pas fiable car le cuivre continue de s’écraser après fixation et le serrage devient lâche. C’est bien pire encore si l’on pense bien faire en étamant le fil à son extrémité. Comme l’alliage de soudure est encore plus mou que le cuivre l’effet est encore plus marqué. Il est vendu pour remédier à cela des manchons métalliques de différentes sections qui doivent être sertis aux extrémités des fils avec une pince spéciale. Pour ma part, comme je ne voulais pas acheter une pince de sertissage qui ne m’aurait plus servi ensuite, j’ai opté pour une solution différente en soudant des cosses en laiton aux extrémités des fils.