Photo d’un prototype d’isolateur grossissement 20 fois.




Pour réaliser la rainure j’utilise le couteau à lame fine en appuyant doucement et en faisant un mouvement de va et vient de manière à faire rouler le tube. Ce travail se réalise sous la loupe sans chercher à faire une rainure profonde. Le plus difficile est de faire un cercle qui se referme et non pas une hélice.

Afin de faciliter la réalisation de la rainure, j’ai fabriqué un gabarit qui accélère notablement le travail. Il permet d’obtenir à coup sûr un cercle et non pas une hélice.

Je réutilise les poteaux fabriqués en 1970. Le poteau lui-même avait été découpé dans une feuille de plexiglace de 2,5 mm d’épaisseur, limée à la forme. Les trous oblong avaient été percés en utilisant un gabarit et un fer chauffé au rouge sur le gaz.

Les isolateurs réalisés à l’origine sont trop approximatifs et grossiers. Ils étaient constitués simplement d’un fil de laiton fin avec une boucle à un bout contenant une goutte de colle et peinte en vert.

Je garde les poteaux et je refais les isolateurs. J’ajoute une lampe d’extérieur pour l’éclairage des rues. Par ailleurs, il n’y a en principe pas trois isolateurs mais quatre (trois phases plus le neutre) pour les lignes en campagne et un cinquème fils pour alimenter un éclairage public, ce qui est le cas ici.


Fabrication des isolateurs


Ayant acquit récemment une loupe binoculaire permettant un grossissement de 20 ou 40 fois, j’utilise ce nouvel outil pour réaliser des isolateurs plus réalistes. Le procédé consiste à graver une rainure circulaire dans un petit morceau de tube de laiton et de souder ce tube sur un fils de laiton représentant le support.

La photo ci-dessous est prise avec la loupe au grossissement 20 x.

Sans cette loupe c’est très difficile à réaliser car le tube fait 1 mm de diamètre extérieur, la tige support fait 0,3 mm de diamètre.


La loupe binoculaire est un outil précieux pour le modélisme. Elle rend possible des fabrications qui semblaient inaccessibles. Grossissement 20 ou 40 fois. Je l’ai trouvée à 140 € sur le site de Sélectronic.

Il faut faire rouler le tube sous la lame, pas trop longtemps sinon on coupe le tube !

Petite rainure obtenue à la lame fine (N°11 de X-Acto)

Le gabarit fait gagner en temps et en qualité.

Manière d’utiliser l’outil. Avec le gabarit on peut à la rigueur se passer de la loupe.




Dans un deuxième temps, j’élargi la rainure en utilisant un tranchant très dur présentant un angle proche de 90°. Il s’agit d’un aiguiseur pour outil avec un tranchant en carbure de tungstène. Le plus important ici est que l’arête fasse un angle important de manière à donner la forme voulue à la rainure.

La procédure utilisée est la même qu’avec le cutter : on fait rouler le tube en appuyant avec l’outil modérément. La première rainure fine sert juste à guider la lame au carbure. Inutile ici d’utiliser la loupe, il est préférable d’avoir une vue globale de l’ensemble. Le travail est réalisé en posant le tube sur une surface métallique (ici en fer).

Gros plan sur l’outil au carbure de tungstène. J’ai utilisé cette lame surtout pour sa forme et son arête bien nette. Cependant la dureté du carbure n’est pas nécessaire pour ce travail, le laiton est très tendre. Une arête en acier peut certainement convenir.

On fait rouler le tube, l’outil étant guidé par la première rainure. l’inclinaison me permet de donner la forme voulue à la rainure.


La rainure large est réalisée. Il reste à séparer l’isolateur du tube.

Enfin on reprend la technique du cutter sous la loupe pour détacher l’isolateur terminé. Avant cette opération on glisse dans le tube un morceau de fil de laiton qui servira à faire le support et qui, pour le moment, empêche de voir sauter l’isolateur terminé à l’autre bout de la pièce.

Cette rainure est plus facile à faire que la première car on suit le bord de la précédente. Je pourrais réaliser aussi un gabarit pour cette opération.

Contrairement à ce qu’on voit sur certaines photos, dans la technique finale actuellement utilisée, le bas de l’isolateur est au bout du tube de sorte que la rainure n’est pas à réaliser trop près du bord du tube ce qui est plus difficile.

Un morceau de fil de 0,3 mm est enfilé dans le tube avant d’effectuer la séparation de l’isolateur.

Vu sous la loupe de l’isolateur terminé. Par la suite je n’ai pas réalisé de chanfrein au sommet, la goutte de soudure suffisant à donner l’aspect général arrondi du sommet.

Décapant sans acide acheté chez Apogée Vapeur. Une goutte infime est déposée avec un cure-dents.

On termine la fabrication en soudant l’isolateur au bout du morceau de fil de laiton. Une goutte de décapant, une panne fine et de la soudure de 0,5 mm. La goutte de soudure réalise un dessus un peu arrondi favorable à rendre la silhouette.

Au départ j’avais soudé le fil sur le bout du tube avant toutes les opérations. Cela ne marche pas car la soudure file loin dans le tube et interdit ensuite la séparation de l’isolateur.

On effectue la soudure sur le dessus de l’isolateur. Fil de soudure de 0,5 mm. Le fil de laiton est tenu avec des brucelles à serrées au repos.

Pour fixer les isolateurs sur les poteaux je passe simplement le fil dans un trou réalisé dans le poteau. Ici le poteaux a 5 isolateurs. Les trous sont percés avec un foret de 0,4 mm pour recevoir le fil de 0,3 mm.

J’ai été obligé de faire un montage un peu spécial du foret. N’ayant pas de mandrin assez petit pour ma perceuse Proxxon, j’ai monté le foret dans un mandrin à main acceptant des tiges très fines et j’ai directement serré ce mandrin à main dans le mandrin de la perceuse. Comme cet outil est très précis, l’ensemble tourne rond malgré tout !

Les trous sont réalisés à 3,5 mm les uns des autres.

Un mandrin serré dans un mandrin. Ça fonctionne et tourne rond !

Cinq trous sont percés espacés de 3,5 mm. La table à déplacement X-Y est bien commode !

Une fois le poteau percé, les isolateurs sont enfilés en laissant la même distance pour tous. Une goutte de cyanolyte est déposée sur le fil que l’on fait coulisser un peu pour faire rentrer la colle. Les excédents de fils sont ensuite arasés au plus près avec la pince coupante fine.

Voilà le poteau équipé de ses isolateurs. Les fils de laiton ont été courbés de manière à donner l’allure correcte à l’ensemble. Reste à mettre en peinture.

L’éclairage


Les lampes sont fixées directement sur le poteau par la tige de soutien. Le réflecteur est de forme hémisphérique un peu évasée et non pas conique comme pour la lampe de la halle à marchandise.

Pour réaliser le réflecteur, j’utilise du cuivre en feuille de 15/100 mm. J’ai fabriqué un embossoir de 4 mm de diamètre donnant une forme arrondie mais plus petite qu’une demi-sphère. J’utilise en fait la queue ronde d’une mini meule pour mettre le cuivre en forme.

Un bloc d’aluminium de récupération m’a permis de faire un embossoir usiné à la mini-fraise.

L’outil utilisé est la queue d’une mini meule Dremel.

Résultat de ce travail de formage.

Il reste à découper les cupules.

J’appuie doucement en tournant avec la tige en acier à bout arrondi. Petit à petit, mais cela va assez vite, le métal prend la forme du trou. Je termine en poinçonnant un petit trou pour le passage des fils et de la fixation.

Un emporte-pièce de 4 mm découpe nettement la coupelle en se plaçant sur une plaque en aluminium. Il faut bien sûr que la coupelle soit orientée vers le haut pour ne pas l’écraser. Il faut aussi vider complètement l’emporte-pièce des confettis qu’il contient afin de ne pas aplatir la coupelle.

En très peu de temps on réalise un grand nombre d’abat-jour.

La pince faisant ressort est très utile pour tenir le cms. Tous les outils sont tenus en appuyant la main ou l’outil sur un support pour ne pas trembler.

Sur une led 0603 blanche sont soudés deux fils isolés vernis de 0,12 mm de diamètre. L’opération est facilité par l’usage de la loupe binoculaire. J’utilise du fil de soudure de 0,5 mm et la panne ultra fine Weller de 0,1 mm.

J’ai réalisé une pince pour tenir la led le temps de la soudure. Les fils sont dénudés sous la loupe en grattant le vernis, puis étamés en utilisant du décapant pour CMS (colophane). À cette échelle, la soudure forme une petite boule. En frottant doucement avec le fer sous la loupe, on arrive à ne laisser que juste la quantité voulue sur le fil.

Une infime quantité de décapant pour cms est déposée et le fil est ensuite placé dans l’angle de la led sous la loupe. Le fer à souder est mis en contact avec le fil au niveau de la led. Dès que la soudure se lisse on le retire.

La led avec ses deux fils. Elle fait 1,6 x 0,8 mm (Grossissement 20 fois).

Les deux fils de la led sont torsadés ensemble à l’aide d’une chignole (avant soudure).

Les fils passent par un trou de 0,4 mm percé dans le fond de la coupelle.

Le trou de 0,4 mm est percé dans le fond de la coupelle juste derrière la tige de fixation.

L’abat-jour est soudé sur un fil de laiton de 0,3 mm mis en forme d’arc. Ce fil est fixé au poteau comme les isolateurs. Une goutte de cyanolyte noie la led et les fils en tenant le tout en place.

L’abat-jour est soudé sur un fil de laiton de 0,3 mm mis en forme d’arc. Ce fil est fixé au poteau comme les isolateurs.

Le fil est tiré le long du poteau et collé à la cyanolyte

Les poteaux sont terminés. La peinture est faite en acrylique. Les lampes sont testées.

Certains poteaux ont été équipés d’isolateurs en porcelaine. On en trouve encore en 2015 dans certaines rues de Nantes !

Tous les supports ne sont pas identiques d’un poteau à l’autre, comme en réalité.

Il restera à les mettre en place dans les rues de Clérieux dès que le module sera prêt.

Créé sur un Mac